En route pour le complexe [Terminé]

Allemagne - Stade d'Hambourg

Shaylee était au milieu d'un stade, où les spectateurs assistaient à un match en cours. La jeune fille passa à l'action et dévia une passe destinée à l'un des joueurs de Brême. Le garçon était très étonné. Elle avait réussi à le contrer mais il ne savait pas comment elle avait pu le faire. Shaylee sourit. Le public acclamait tous les joueurs. Ils étaient vraiment déchaînés : normal, c'était la finale et tous attendaient de savoir quelle équipe sortirait vainqueur de ce match. Certes, Hambourg avait un avantage certain. Ils avaient un capitaine hors du commun, Karl Heinz Schneider alias le Kaiser. Comme autre élément de choc, Genzô Wakabayashi. C'était un japonais qui avait décidé de venir s'entraîner, au départ, en Europe. Et puis, il s'était établi à Hambourg. Lui aussi était un joueur d'exception, et qui plus est un gardien d'exception. Il arrêtait pratiquement tous les ballons qui se dirigeaient vers sa cage. Un troisième joueur venait compléter la donne : Hermann Karltz, le meilleur ami du trio. En face se trouvaient Franz Schester et Manfred Magas, deux joueurs qui évoluaient à Brême et aussi dans l'équipe allemande, en compagnie de Karl et Hermann. Le score était de deux à zéro en faveur d’Hambourg. Le ballon était disputé au milieu du terrain entre les deux capitaines, c'est-à-dire Schester et Karl. Près des cages.

"C’est dommage que tu doives bientôt partir, miss."
"Arrête de m’appeler comme ça, tu sais bien que je n’aime pas Hermann."

Hermann était blond et avait de petits yeux marrons. Sa mère était d'origine russe et avait une sœur. Il n'avait pas vu sa tante depuis fort longtemps mais il appréciait fortement sa cousine, Shaylee.

"C’est juste pour t’embêter. Et ton départ …"
"Je sais Hermann, ça me rend triste mais j’ai l’habitude maintenant. Et comme cadeau de départ, on va gagner cette finale."
"Absolument."
"Je ne connais pas meilleur gardien que Gen. Lui coller un but n’est pas facile."
"Merci du compliment."dit Genzô en lui faisant signe.

Shaylee se tourna à moitié et regarda le japonais. Il portait toujours sa vieille casquette rouge avec une initiale : G. Il l'appréciait beaucoup. Schester passa en retrait le ballon et Magas reprit l’attaque.

"Bon, ça va être à nous. T’es prête à leur marquer le troisième but avant la fin du match ?"
"On a même le temps de leur coller deux buts ! Prends soin des cages Gen !"
"Bien sûr."

Les deux joueurs partirent à l’assaut du ballon. Hermann tacla Magas au moment où ce dernier passa mais Shaylee intercepta le ballon.L’allemand se releva aussitôt et partit en attaque avec Shaylee et Karl. Ils faisaient circuler le ballon entre eux, déjouant la défense adverse.

"Hé Karl, laisse-la tirer, on a de l’avance."
"Mais j’y comptais bien ! A toi Shaylee !"

Karl fit une passe. Shaylee était encore à l’extérieur de la surface de réparation mais trois défenseurs arrivaient sur elle.

"Je n’ai pas le temps de contrôler … Je dois tirer maintenant …"
"C’est incroyable ! Kuroshima s’apprête à reprendre de volée à l’extérieur de la surface de réparation !"

Shaylee tira au but. Au dernier moment, le ballon changea de direction et alla se loger au fond des filets.

"Il y est ! But ! A la quatre-vingt septième minute, le club d’Hambourg creuse l’écart. Trois buts à zéro."

A ce moment, un joueur frappe dans la main de Shaylee et là, flash lumineux.

Shaylee se réveilla dans une voiture. Tout ceci n'était qu'un rêve, un rêve qui revenait trop souvent d'ailleurs. Elle s'imaginait toujours à Hambourg, avec ses amis. Sauf qu'elle n'était plus là-bas, mais au Japon à présent, et plus précisément sur l'île d'Okinawa. Son père, Eichi, avait fait mandé Su-Jin, l'un de ses employés, pour l'emmener jusqu'au complexe sportif d'Okinawa. Pourquoi allait-elle là-bas ? Tout simplement parce que Genzô y serait. Il était lui aussi parti d'Allemagne pour rejoindre le complexe, complexe qui regroupait tous les espoirs du football japonais.

Les différentes voitures et habitations défilaient sous les yeux de Shaylee qui avait sa tête appuyée contre le rebord de la vitre. Avec le décalage horaire, elle était un peu fatiguée. Mais elle se doutait que cela ne mettrait que très peu de temps à s'estomper. Elle s'habituait vite à ce phénomène et cela prenait rarement plus de trois jours avant que tout revienne à la normale.

Finalement, au bout de quelques minutes, Su-Jin arrêta le véhicule. Shaylee releva la tête et vit qu'elle était enfin arrivée. Elle se mit alors à sourire. Le conducteur sortit du véhicule pour venir lui ouvrir la porte mais elle avait été plus rapide que lui. Appuyée contre la portière, debout, elle observait l'entrée du bâtiment. Elle se demandait si Genzô était déjà arrivé ou pas.

"Je vais sortir vos bagages mademoiselle."
"Laissez faire Su-Jin. J'ai des mains."
"J'insiste mademoiselle."

Shaylee soupira. Elle n'aimait pas quand son père lui affrétait une personne pour qu'elle s'occupe de ses bagages. C'était un truc qu'elle détestait plus que tout. Elle avait beau lui dire mais il ne l'écoutait que rarement. Sur ce, Su-Jin s'exécuta et sortit les deux valises de la jeune fille. Que deux direz-vous ? Le reste était resté à Tokyo et dans l'immédiat, elle n'en avait pas besoin. Après cela, Su-Jin repartit avec le véhicule. Il ne pouvait pas rester ici. Seule Shaylee était intéressée par le complexe et Su-Jin avait d'autre chose à faire.

Direction le Hall du complexe